Portrait 2015 :
THERESA, Confidences d’une femme libre
Sculpteur & Peintre
“Mes racines, ma famille.
Mes ancêtres du côté paternel sont Portugais, d’une lignée qui remonte au XVème siècle. Epoque à laquelle Lisbonne, la ville blanche aux sept collines, était la capitale du monde. Pour mon Père, José Gonçalves-Martins, la rupture d’avec la terre natale fut brutale : il s’engagea corps et âme dans la révolution contre le régime “L’Estado novo” de Salazar et perdit tout, ses terres, ses biens… Il quitta alors le pays des azulejos et du Fado, destination la France. Ma mère Aurore le rejoint quelques mois plus tard, avec Marie-Eléonore, ma soeur aînée. Il ont devant eux toute une vie à reconstruire.
“La France, terre d’accueil et de re-naissance.
Mes parents sont courageux, ils avancent, avec fierté, dignité, sans jamais rien demander à personne. C’est dans cet élan de survie que je viens au monde. C’est l’hiver, je suis née sous le signe du Capricorne. Une constellation en forme de “bonne étoile” qui explique peut-être ma toile Code… Alerte 2050 !. La représentation d’une femme ornée de cornes baignée d’ocres jaunes.
« Mon héritage, les prémices de mon art.
Mes parents rêvent pour ma soeur et moi d’une belle vie. Pour eux, cela passe par de bonnes études et un vrai métier. Marie-Eléonore suit le chemin tout tracé de la réussite et devient femme d’affaire. Elle est pour tous un exemple. Moi, je sens très jeune qu’un autre destin m’appelle, malgré les codes et les interdits. Dès l’âge de 6 ans, je désire plus que tout devenir artiste. Et durant toute ma scolarité je dessine, pendant les cours, des petites bonnes femmes rondes vêtues de lumière. Une passion dévorante qui ne colle pas aux codes et interdits qui existent aussi à l’école bien sûr. Heureusement, certains professeurs me remarquent et m’encouragent en m’offrant des livres sur le grand peintre Van Gogh. Une nouvelle dimension s’ouvre pour moi à l’âge de 12 ans : je rencontre la terre, l’argile à l’atelier libre de Bezon. Athena voit le jour, sculpture au regard ombré de mystère. Elle a déjà les courbes rondes des sculptures qui viendront après elle.
“Du compromis à la libération.
Toute jeune, à 14 ans, on me propose successivement deux postes de publiciste puis dessinateur de bandes-dessinées. Mère refuse. Et c’est un “non catégorique, ce n’est pas un métier…” Une idée partagée par ma soeur Marie-Eléonore qui souhaite que je suive ses traces de femme d’affaires. Qu’à cela ne tienne, à 18 ans, toujours animée par ce feu créatif, je lance ma propre ligne de vêtements, vendus dans les boutiques de prêt-à-porter Kauffmann. C’est à cette même époque que ma première série de dessins de mode à l’aquarelle voit le jour. Bien décidée à satisfaire mes parents avec un “vrai” métier sans renoncer à ma passion artistique, je crée ensuite mon entreprise de décoration intérieure “Paris Jardins”. J’ai l’idée d’intégrer à mes installations de grands arbres naturalisés. Je rencontre alors Jacques, celui qui deviendra mon mari, et plus encore, mon Pygmalion. Grâce à lui, je me libère enfin des barrières qui freinent l’expression de mon art. En sculpture tout d’abord, alors que je dessine et peint depuis toujours.
“Le jaillissement créatif.
Ma sculpture quitte l’intimité de mon atelier pour exister aux yeux de tous. Les expositions s’enchaînent, au Grand Palais, au Carrousel du Louvre, dans des galeries parisiennes et provinciales mais aussi à Berlin, ou encore Tokyo (médailles, récompenses, premiers prix, Invitée d’honneur…).